En clôture des « Médiévales » de Valence-sur-Baïse ce dimanche 18 août, les Amis de Flaran avaient invité le Chœur de Chambre gersois Excelsis dirigé par le compositeur Alain-Paul Gaillot. Renouant avec une tradition multiséculaire du chant sacré « a capella » dans les monastères, le programme de ce concert était donné en l’abbatiale de Flaran. Il comprenait des œuvres sacrées du compositeur autour de son Stabat Mater, créé à St Fris (Bassoues-d’Armagnac ) en 2017 et une œuvre profane composée sur le poème « Recueillement » de Charles Baudelaire. Le style néo- lassique et le soin particulier apporté à l’harmonisation de ces œuvres était en parfait accord avec l’esprit du lieu et l’exposition consacrée à Albert Lauzero. Ce programme a particulièrement conquis un public venu nombreux en cette fin de journée ensoleillée à l’abbaye de Flaran. Celui-ci a chaleureusement applaudi les chanteurs d’Excelsis et leur chef Alain- aul Gaillot. Ce concert, auquel assistait Mme Broca- annaud, maire de Valence-sur-Baïse, et de nombreuses personnalités des environs, avait été précédé par une visite guidée proposée aux Amis de Flaran et conduite par Mme Catherine Schmidt qui vient d’écrire une notice richement illustrée et documentée sur cette abbaye. Cette notice intitulée « Une Abbaye cistercienne en Gascogne, l’Abbaye de Flaran », est édité par les Amis de Flaran et offerte à chaque adhérent.
Le 26 septembre 2024, les Amis de Flaran ont proposé à leurs adhérents de découvrir en Périgord l’abbaye de Cadouin, célèbre pour l’histoire de son « Suaire, du Christ » et le château de Biron, l’une des quatre Baronnies du Périgord et demeure ancestrale des Gontaut-Biron, dans la vallée de la Lède. Ces deux monuments, proches de la bastide de Monpazier gardent la mémoire de plus de neuf siècles d’architecture et d’histoire de la France. Abbaye Cistercienne de Cadouin A 10h les Amis de Flaran s’étaient donné rendez-vous sous la halle du village de Cadouin face à la monumentale façade «à la « saintongeaise » de l’église abbatiale, aujourd’hui église paroissiale du village. Depuis 1115, l’abbaye de Cadouin, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des Chemins de Saint Jacques de Compostelle, a traversé les âges et accueilli pèlerins, visiteurs et personnalités au temps des grands pèlerinages médiévaux. Ses décors de pierres témoignent de 900 ans d’histoire, celui de l’art des bâtisseurs celui de la vie monastique, notamment médiévale, celui des styles architecturaux et des pratiques artistiques des moines cisterciens qui s’y sont succédés.
Cette richesse architecturale a été favorisée jusqu’à une période récente, par la vénération d’une relique : un « Suaire du Christ » dont la présence apparait au début du XIIème siècle, qui vaut à l’abbaye de Cadouin de devenir un lieu de pèlerinage important, sur le chemin de Compostelle. Si l’abbaye conserve l’ensemble de ses bâtiments, seule l’église abbatiale et le cloître sont ouverts à la visite. Ce cloître, a été détruit au cours de la guerre de Cent Ans et rebâtit à la fin du 15e siècle. Joyau de l’abbaye, il offre au visiteur un exemple unique du style gothique flamboyant tardif en Périgord. L’abbaye de Cadouin a été fondée en 1115 par Géraud de Salles, à l’initiative de Robert d’Arbrissel, dans le vallon du Bélingou, près de la Dordogne, sur un site protégé du monde par une forêt. Dans ce vallon vivent en ermite Géraud de Salles et ses disciples. L'abbaye de Cadouin est la deuxième fille de l'abbaye de Pontigny et la onzième abbaye de l'ordre cistercien. L’église abbatiale est consacrée en 1154 et elle occupée jusque en 1791, année du départ des derniers moines. L’église, a conservé la sobre majesté des églises romanes cisterciennes : trois nefs et 4 travées voutées, une croisée des transepts fermée par une coupole à pendentifs, et un chœur dont les chapiteaux sont décorés des classiques motifs végétaux cisterciens. Une particularité : la présence d’un « oculus » sur la coupole et de deux autres sur la façade occidentale. Leur alignement laisse passer à chaque équinoxe un rayon de soleil matérialisant l’orientation de l’église vers l’Orient.
Le cloitre, roman à l’origine, a été considérablement remanié au XVème et XVIème siècle. Il est séparé du jardin central par une galerie de pierres ouvragées de la manière exubérante propre au style gothique « flamboyant ». La guide conférencière qui accompagne et commente la visite des Amis de Flaran, passionnée et passionnante, aide le visiteur à découvrir la richesse du décor de ce cloître , celle des voutes et de leur clefs en pendentif témoignant de prouesse des sculpteurs, la richesse sculpturale du siège du prieur et celles des portes renaissances. Le visiteur s’attarde avec ravissement devant les nombreux « marmousets » qui ornent les colonnes et les clés de voutes aux 4 angles du cloître, aériennes et fragiles que l’on peut découvrir et détailler tout au long de la visite L’Abbaye de Cadouin est célèbre pour la qualité de son architecture. Toutefois sa renommée doit davantage plus encore à une remarquable relique qui, pendant 7 siècles, a akré les foules de pèlerins en forêt de Bessède et fait la fortune de l’abbaye et du bourg. Il s’agit du Saint Suaire de Cadouin. Ce suaire est mentionné dans un acte de Simon de Monlort en 1214. Il est donc entré en possession de l’Abbaye au début du 13ème siècle. L’abbaye devient un lieu de pèlerinage très fréquenté sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Les Guerres de religion entrainent un premier déclin du pèlerinage mais, dans la seconde moitié du XVIIeme siècle, il profite d’un « procès-verbal d’authenticité » pour regagner la ferveur des fidèles, avant d’à nouveau péricliter à la Révolution Française. L’abbaye est incendiée mais le Suaire est sauvé des Flammes par le maire du bourg qui le resMtue à l’abbaye en 1797. Le pèlerinage de Cadouin est relancé en 1866 par Mgr Dabert, évêque de Périgueux et connait jusqu‘en 1944 une nouvelle notoriété. En cette année 1934 en effet, un jésuite, historien de son état, s’interroge sur les deux bandes décoratives du suaire. Ses connaissances approfondies en arabe ancien lui permettent rapidement d’identifier le texte écrit caractères coufiques qui ornent ces deux bandes et de les décrypter. Il s’agit d’une profession de foi islamique et qui note que ce voile fut tissé à l’époque de Al-Musta’li, calife de l’Egypte fatimide et de son vizir El Afdal, à la fin du XIème siècle. Le pèlerinage est immédiatement arrêté par l’évêque de Périgueux au grand désespoir des habitants. Ce « suaire fatimide » n’en reste pas moins exceptionnel. En accord avec les autorité musulmanes et catholiques il est actuellement conservé aux archives épiscopales de Périgueux et un « fac-simile » est présenté à Cadouin. Après un sympathique et convivial intermède gastronomique au « Croquant », auberge de la bastide de Monpazier, les Amis de Flaran se sont retrouvés en début d’après-midi au château de Biron. Le château de Biron Cet imposant édifice, construit sur un éperon rocheux dominant la Lède, a été fondé au XIIe siècle, à proximité de la bastide de Monpazier, Il et fut le siège d'une des plus anciennes baronnies du Périgord, au même titre que Mareuil, Beynac et Bourdeilles. Les plus anciennes mentions du château remontent au Xème ou XIème siècle. Les seigneurs du lieu étaient des vassaux du comte de Toulouse. Les Biron abandonnent le château à la fin du XIIème siècle à certains de leurs descendants, les Gontaud-Biron. Passé entre les mains des Albigeois puis de Simon IV, chef de la croisade des Albigeois, il est finalement vendu à Gontaut de Biron par le roi d’Angleterre Henri III. Son aspect actuel est le résultat des profonds remaniements du lieu par les Plantagenêt et les Gontaud-Biron : cour basse ceinturé d'une courtine flanquée de tours et bourg forMfié. Ce remaniement a été complété au XVIème siècle par Pons de Gontaud de Biron qui en fait la demeure majestueuse et confortable, dans le goût de l’époque. C’est lui qui fera construire l’élégante « chapelle castrale à deux niveaux » que l’on visite avant de se perdre en déambulant dans les appartements de la Renaissances en passant par le grand escalier la salle de justice à l’ouest, les imposantes cuisines à l’est, et l’immense salle des « Etats de Guyenne ». D’autre travaux d’aménagement jusqu’au XVIIème ont donné à cette demeure l’aspect qui se présente aujourd’hui au visiteur. Le château restera la propriété de la famille Gontaut-Biron jusqu'à la veille du second conflit mondial. Elle est aujourd’hui celle du département de la Dordogne. Le château a été le théâtre du tournage de nombreux films et reste très prisé pour l’organisation de festivals et d’émissions de divertissement télévisuels.
Ce fut une belle journée en Bazadais. Notre périple a commencé à Bazas, petite ville girondine davantage célèbre par ses bovins de race Bazadaises que par son architecture pourtant très riche : un concentré de styles et de décors allant du Moyen Âge à l’époque contemporaine. L’organisation de la ville et son architecture racontent l’histoire de cette petite cité qui fut évêché, sous-préfecture, et à nouveau « coévêché », étape sur l’un des chemins de Compostelle. Cette histoire nous fut retracée brillamment par monsieur David Souny , guide conférencier, qui nous accompagna de l’ancien palais de justice aux allures de temple grec, œuvre d’Adolphe Thiard, vers l'imposante cathédrale dont la façade richement historiée résume à elle seule un bâtiment qui a traversé les siècles et les vicissitudes des temps. Après une pause méridienne obligée à l’étage du Maquignon de Bazas, circuit Clément V, alias Bertrand de Got. Partis vers la collégiale d’Uzeste où il repose selon ses dernières volontés (Il fallut tout de même 45 ans pour que celles-ci soient respectées), et une brève méditation au pied de son gisant de marbre fortement éprouvé par les querelles religieuses qui marquèrent la région au XVIᵉ, nous contournâmes à Villandraut l’imposante forteresse qui le vit naître. La journée se termina dans les vignobles de Graves au château de Roquetaillade. De son château-vieux dominant, sur son roc, la campagne environnante, il ne reste que quelques pans de murs. En revanche, le château-neuf mérite la visite. Restauré avec passion par son propriétaire et Viollet-le-duc dans la seconde moitié du XIXᵉ siècle, il porte la marque inimitable de cet architecte entiché d’art « troubadour », inspiration néogothique qu’il a revisitée à sa façon dans l’ »esprit des demeures médiévales » telles qu’elles furent imaginées et embellies à l’époque romantique. Ici certains décors sont transcendés par des inspirations très colorées tirées de l’art mauresque, souvenirs de voyages orientaux d’un propriétaire à la fin du XIXᵉ siècle. On retrouve ces décors dans les plafonds de la chapelle et de certaines pièces ouvertes à la visite.
Dans le cadre de leur cycle « des Moments musicaux d’hiver de Flaran » les Amis de Flaran ont accueilli le dimanche 10 novembre, en l’église ND du Rosaire de Marsolan, la violoniste toulousaine Natacha Triadou. En toute simplicité Natacha a conquis le public de tous âges venu nombreux pour profiter de ses exceptionnels talents. Talents d’interprète accomplie, unanimement reconnue par ses professeurs, dont Lord Yehudi MENUHIN et ses pairs, talents de pédagogue sachant contextualiser, de manière simple et vivante à travers des anecdotes, les œuvres interprétées.
Après avoir été accueillie, dans le cadre des « Préludes de Flaran », par l’école de musique de Marsolan « La Clé des Champs » et son président, Jérome Gose, pour une rencontre avec une dizaine de jeunes élèves, Natacha a offert au public un programme allant de J.S. Bach et H. Biber à E. Ysaye en passant par P.A. Locatelli, H. Vieuxtemps, et une éblouissante interprétation d’une transcription pour violon d’Asturias d’I. Albenitz. Les variations sur “Nel cor più non mi sento” de Nicolo Paganini, dernière œuvre inscrite au programme, n’ont pas pour autant marqué la fin de cette après-midi musicale. Longuement applaudi par le public, Natacha Triadou a conclu cette après-midi musicale par la « Méditation de Thaïs « de J. Massemet qu’elle avait précédée par deux « bis ». Chaleureusement remerciée par les Amis de Flaran et les Marsolanais présents, le public a pu partager un moment de convivialité avec l’artiste, moment de convivialité organisé à la salle des fêtes, gracieusement mise à la disposition des Amis de Flaran par la municipalité de Marsolan.
L'espace d'un concert, la musique funèbre de Requiem a franchi les siècles et l'abbaye de Flaran a retrouvé sa vocation sacrée. Ce dimanche 12 mai, l’association les Amis de Flaran recevait "Les Chantres de Saint-Hilaire" du Centre de Musique Ancienne de Sauternes dans un concert-spectacle : « Requiem 16.90 ». FrançoisXavier Lacroux chef de choeur, Astrid Vehstedt metteuse en scène, les six chanteurs et les huit musiciens de l’ensemble baroque ont enchanté le public de l'abbaye de Flaran. François-Xavier Lacroux a su renouveler l’interprétation de la musique baroque française du Grand Siècle dans un programme associant chants liturgiques, dont le plain-chant de la cathédrale de Versailles, et trois messes de Requiem. Ce fut, au-delà du concert, un spectacle envoûtant, total, allant de la déploration funèbre à la promesse de la lumière. La mise en scène, la chorégraphie d'Astrid Vehstedt a donné lieu, au sein de cette abbaye de Flaran, à de sublimes moments de musique sacrée aux couleurs mystiques. Le serpent - cet instrument proche du cornet à bouquin - a accompagné la procession d’entrée. Par son chant grave et profond, il a apporté une dimension supplémentaire au concert. Les chanteurs, en début de spectacle, sont entrés les uns après les autres, tout de noir vêtus dans la nef abbatiale en portant une " boule magique". Des livres sacrés ont été brandis, des épées lumineuses ont été levées accompagnant le chant liturgique. Et, ô merveille ! l’acoustique de la grande nef de Flaran a accompagné et renforcé les qualités musicales des chanteurs et des instrumentistes ( cornets à bouquin, sacqueboute, serpent, viole de gambe, orgue positif, violone, archi-luth ). La fin du concert fut marquée par une sortie vers la lumière qui brille et illumine de ces feux l’innocence. Une fervente ovation debout salua la fabuleuse prestation des artistes.
Récital flute et piano avec Sandrine Tilly (flûte) et Anne Le Bozec (Piano).
Schumann, Faure, Burgan, Casella, Prokofiev,
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