En clôture des « Médiévales » de Valence-sur-Baïse ce dimanche 18 août, les Amis de Flaran avaient invité le Chœur de Chambre gersois Excelsis dirigé par le compositeur Alain-Paul Gaillot. Renouant avec une tradition multiséculaire du chant sacré « a capella » dans les monastères, le programme de ce concert était donné en l’abbatiale de Flaran. Il comprenait des œuvres sacrées du compositeur autour de son Stabat Mater, créé à St Fris (Bassoues-d’Armagnac ) en 2017 et une œuvre profane composée sur le poème « Recueillement » de Charles Baudelaire. Le style néo- lassique et le soin particulier apporté à l’harmonisation de ces œuvres était en parfait accord avec l’esprit du lieu et l’exposition consacrée à Albert Lauzero. Ce programme a particulièrement conquis un public venu nombreux en cette fin de journée ensoleillée à l’abbaye de Flaran. Celui-ci a chaleureusement applaudi les chanteurs d’Excelsis et leur chef Alain- aul Gaillot. Ce concert, auquel assistait Mme Broca- annaud, maire de Valence-sur-Baïse, et de nombreuses personnalités des environs, avait été précédé par une visite guidée proposée aux Amis de Flaran et conduite par Mme Catherine Schmidt qui vient d’écrire une notice richement illustrée et documentée sur cette abbaye. Cette notice intitulée « Une Abbaye cistercienne en Gascogne, l’Abbaye de Flaran », est édité par les Amis de Flaran et offerte à chaque adhérent.
Ce fut une belle journée en Bazadais. Notre périple a commencé à Bazas, petite ville girondine davantage célèbre par ses bovins de race Bazadaises que par son architecture pourtant très riche : un concentré de styles et de décors allant du Moyen Âge à l’époque contemporaine. L’organisation de la ville et son architecture racontent l’histoire de cette petite cité qui fut évêché, sous-préfecture, et à nouveau « coévêché », étape sur l’un des chemins de Compostelle. Cette histoire nous fut retracée brillamment par monsieur David Souny , guide conférencier, qui nous accompagna de l’ancien palais de justice aux allures de temple grec, œuvre d’Adolphe Thiard, vers l'imposante cathédrale dont la façade richement historiée résume à elle seule un bâtiment qui a traversé les siècles et les vicissitudes des temps. Après une pause méridienne obligée à l’étage du Maquignon de Bazas, circuit Clément V, alias Bertrand de Got. Partis vers la collégiale d’Uzeste où il repose selon ses dernières volontés (Il fallut tout de même 45 ans pour que celles-ci soient respectées), et une brève méditation au pied de son gisant de marbre fortement éprouvé par les querelles religieuses qui marquèrent la région au XVIᵉ, nous contournâmes à Villandraut l’imposante forteresse qui le vit naître. La journée se termina dans les vignobles de Graves au château de Roquetaillade. De son château-vieux dominant, sur son roc, la campagne environnante, il ne reste que quelques pans de murs. En revanche, le château-neuf mérite la visite. Restauré avec passion par son propriétaire et Viollet-le-duc dans la seconde moitié du XIXᵉ siècle, il porte la marque inimitable de cet architecte entiché d’art « troubadour », inspiration néogothique qu’il a revisitée à sa façon dans l’ »esprit des demeures médiévales » telles qu’elles furent imaginées et embellies à l’époque romantique. Ici certains décors sont transcendés par des inspirations très colorées tirées de l’art mauresque, souvenirs de voyages orientaux d’un propriétaire à la fin du XIXᵉ siècle. On retrouve ces décors dans les plafonds de la chapelle et de certaines pièces ouvertes à la visite.
Dans le cadre de leur cycle « des Moments musicaux d’hiver de Flaran » les Amis de Flaran ont accueilli le dimanche 10 novembre, en l’église ND du Rosaire de Marsolan, la violoniste toulousaine Natacha Triadou. En toute simplicité Natacha a conquis le public de tous âges venu nombreux pour profiter de ses exceptionnels talents. Talents d’interprète accomplie, unanimement reconnue par ses professeurs, dont Lord Yehudi MENUHIN et ses pairs, talents de pédagogue sachant contextualiser, de manière simple et vivante à travers des anecdotes, les œuvres interprétées.
Après avoir été accueillie, dans le cadre des « Préludes de Flaran », par l’école de musique de Marsolan « La Clé des Champs » et son président, Jérome Gose, pour une rencontre avec une dizaine de jeunes élèves, Natacha a offert au public un programme allant de J.S. Bach et H. Biber à E. Ysaye en passant par P.A. Locatelli, H. Vieuxtemps, et une éblouissante interprétation d’une transcription pour violon d’Asturias d’I. Albenitz. Les variations sur “Nel cor più non mi sento” de Nicolo Paganini, dernière œuvre inscrite au programme, n’ont pas pour autant marqué la fin de cette après-midi musicale. Longuement applaudi par le public, Natacha Triadou a conclu cette après-midi musicale par la « Méditation de Thaïs « de J. Massemet qu’elle avait précédée par deux « bis ». Chaleureusement remerciée par les Amis de Flaran et les Marsolanais présents, le public a pu partager un moment de convivialité avec l’artiste, moment de convivialité organisé à la salle des fêtes, gracieusement mise à la disposition des Amis de Flaran par la municipalité de Marsolan.
L'espace d'un concert, la musique funèbre de Requiem a franchi les siècles et l'abbaye de Flaran a retrouvé sa vocation sacrée. Ce dimanche 12 mai, l’association les Amis de Flaran recevait "Les Chantres de Saint-Hilaire" du Centre de Musique Ancienne de Sauternes dans un concert-spectacle : « Requiem 16.90 ». FrançoisXavier Lacroux chef de choeur, Astrid Vehstedt metteuse en scène, les six chanteurs et les huit musiciens de l’ensemble baroque ont enchanté le public de l'abbaye de Flaran. François-Xavier Lacroux a su renouveler l’interprétation de la musique baroque française du Grand Siècle dans un programme associant chants liturgiques, dont le plain-chant de la cathédrale de Versailles, et trois messes de Requiem. Ce fut, au-delà du concert, un spectacle envoûtant, total, allant de la déploration funèbre à la promesse de la lumière. La mise en scène, la chorégraphie d'Astrid Vehstedt a donné lieu, au sein de cette abbaye de Flaran, à de sublimes moments de musique sacrée aux couleurs mystiques. Le serpent - cet instrument proche du cornet à bouquin - a accompagné la procession d’entrée. Par son chant grave et profond, il a apporté une dimension supplémentaire au concert. Les chanteurs, en début de spectacle, sont entrés les uns après les autres, tout de noir vêtus dans la nef abbatiale en portant une " boule magique". Des livres sacrés ont été brandis, des épées lumineuses ont été levées accompagnant le chant liturgique. Et, ô merveille ! l’acoustique de la grande nef de Flaran a accompagné et renforcé les qualités musicales des chanteurs et des instrumentistes ( cornets à bouquin, sacqueboute, serpent, viole de gambe, orgue positif, violone, archi-luth ). La fin du concert fut marquée par une sortie vers la lumière qui brille et illumine de ces feux l’innocence. Une fervente ovation debout salua la fabuleuse prestation des artistes.
Récital flute et piano avec Sandrine Tilly (flûte) et Anne Le Bozec (Piano).
Schumann, Faure, Burgan, Casella, Prokofiev,
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